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 « if we'd go again all the way from the start » (+) HEATHER

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Tewis M. Bradford
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Tewis M. Bradford

» ton adorable petite bouille : « if we'd go again all the way from the start » (+) HEATHER Rs_500x200-131112140449-rs_500x200-131111125716-tumblr_mkr8yf0AiH1rr6a99o3_r1_500
» crédits : Bombshell
» messages : 246
» points : 48
» réputation : 0
» inscription : 23/02/2014
» âge du personnage : 40
» statut : Marié
» occupation : Chômeur en recherche d'emploi
» quoi d'neuf : « if we'd go again all the way from the start » (+) HEATHER Tumblr_mhcl49umtl1s3d2e9o1_500
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MessageSujet: « if we'd go again all the way from the start » (+) HEATHER   « if we'd go again all the way from the start » (+) HEATHER EmptyDim 15 Juin - 19:38


Heather Luce Bowen
« la petite citation »

» NOM : Bowen. » PRÉNOM(S) : Heather Luce. » AGE : 29 ans.» DATE DE NAISSANCE : 18 septembre 1984. » LIEU DE NAISSANCE : Portland, Oregon. » PROFESSION/ÉTUDES : bibliothécaire au lycée. » STATUT : en couple, plus ou moins. » ORIENTATION SEXUELLE : hétérosexuelle. » CREDITS : Candiesworld & Gorgeousmali.

» CARACTÈRE
» naïve » altruiste » réservée » empathique » crédule » protectrice » rancunière » douce » sensible » battante » possessive.
» GROUPE
i live for art » Heather est une passionnée de livres. Petite déjà, elle les dévorait au point qu'elle vivait plus au travers pages que par sa propre existence. Elle est également du genre à avoir des frissons en assistant à un gala de danse, à pleurer en écoutant de la musique ou à se plonger dans les films qu'elle regarde avec une intensité toute particulière. Lorsqu'elle a entendu parler des activités disponibles à la résidence, elle a tout suite voulu s'inscrire au pôle arts.

» CE QUI LE REND UNIQUE
DERRIERE L'ECRAN...



Quant à moi, bien installé derrière mon écran, je suis JUNE et j'ai 20 ans. J'ai décidé d'incarner ALEXIS BLEDEL et j'ai connu le forum PAR MOI-MÊME. Ce personnage est en réalité mon PREMIER COMPTE. Si je devais dire une dernière chose, maintenant, là, tout de suite, ce serait: LOVE LOVE UNICORNS! ON VOUS AIME « if we'd go again all the way from the start » (+) HEATHER 1118142497.



PERSONNAGE INVENTÉ

se lave les mains avant chaque repas et à chaque fois qu'elle sort » a toujours du gel hydroalcoolique sur elle » de par sa peau claire, elle ne sort jamais sans crème solaire en été » disposant d'une collection impressionnante de robe, elle ne supporte que très modérément d'être en pantalon » elle a toujours un bouquin en cours de lecture » elle écoute de la musique pour se détendre » il faut que ses effets personnels soient toujours impeccablement rangés, triés, etc. » elle classe ses dossiers à l'aide d'étiquettes de couleurs -elle a besoin de catégories, sous-catégories, sous-sous-catégories etc. » elle n'abandonne jamais quand elle commence quelque chose, le problème étant qu'elle est ultra perfectionniste » elle a la lèvre qui tremble quand elle s'apprête à pleurer » il lui arrive souvent de parler trop doucement pour qu'on l'entende » elle préférerait mourir de soif plutôt que de boire après quelqu'un » elle déteste toucher les poignées de portes publiques ou autres nids à microbes » elle est angoissée par les surprises » elle a du mal à accorder sa confiance, mais lorsqu'elle l'accorde, c'est à 100% » c'est une passionnée, qui ne connait pas la demi-mesure -dans les deux sens » elle a une bonne mémoire, qui peut parfois impressionner mais qui la rend d'autant plus rancunière » elle se tripote souvent les lèvres quand elle est nerveuse » elle rit étrangement quand elle est allongée.



Dernière édition par Heather L. Bowen le Sam 5 Juil - 13:52, édité 7 fois
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Tewis M. Bradford
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MessageSujet: Re: « if we'd go again all the way from the start » (+) HEATHER   « if we'd go again all the way from the start » (+) HEATHER EmptyDim 15 Juin - 19:38


you only get one life
« nous peindrons nos étoiles. »

30.06.14. Je sursautai violemment. Un éclair de plus -un éclair de trop. La veille, la météo télévisée avait annoncé que le ciel crierait son désespoir pendant la nuit; elle n'avait pas menti. L'orage grondait avec de plus en plus de conviction, de plus en plus proche de ma pauvre chambre d'un appartement situé au troisième étage d'une résidence que je connaissais encore mal. On entendait les volets claquer, une pluie torrentielle se déverser sur des toitures que j'espérais solides... et toujours ces éclairs, dont j'avais l'impression qu'ils se frayaient un chemin sur les murs de cette chambre qui n'était pas vraiment la mienne, l'encerclant de leurs arcs lumineux et ô combien bruyant. Moi, je m’emmitouflais dans une couette dont je n'avais plus besoin en ce mois de juin. J'avais réussi à m'y sentir à peu près protégée pendant quelques temps, seulement maintenant que les nuages roulaient au-dessus de l'immeuble dans un bruit sourd, je me sentais terriblement vulnérable. Ma respiration était saccadée, semblant se bloquer en ma cage thoracique au point que j'avais l'impression d'étouffer, non pas temps parce que ma couette était trop dense que parce que je paniquais. Je sais ce que vous pensez. Je sais le regard qu'on aurait porté sur moi si on avait su que j'avais peur de l'orage. Une adulte de bientôt trente ans, effrayée par de la lumière et un bruit perçant? Une honte, un blâme. Si vous saviez... il n'y avait malheureusement pas que ça qui clochait, chez moi, malgré ce que je m'efforçais de prétendre. « Allez Heather, ce n'est rien, respire, un, deux, trois. En rythme, c'est toujours mieux en rythme. » La régularité métronomique de ma respiration ne faisait qu'amplifier sa trop grande intensité. Elle brisait le silence laissé entre deux rafales, deux averses, deux hurlements de la grisaille au dehors, glaçant les murs déjà trop froids. Je n'osais pas allumer la lumière -quelque chose avec le courant, l'électricité. Ce n'était pas bon de laisser des choses branchées par ce temps. Aussi entrepris-je d'extirper mon avant-bras tremblant hors de la couverture, en direction de la table de nuit, dans le but d'y attraper mon baladeur. Le plan était le suivant: si je mettais la musique à volume assez élevé, je n'entendrais plus le ciel crier... c'était comme ça que ça aurait dû se passer. Mes doigts inquiets pianotèrent sur l'appareil dans le but de le mettre en mode aléatoire pour pouvoir ensuite estomper la luminosité qui éblouissait mes yeux mi-endormis. Je sentais toujours ma poitrine se soulever sans discipline, mais les sons mélodieux et familiers avaient quelque chose de réconfortants. Je les connaissais par cœur, même si certains m'angoissaient. Quelques notes de piano. Et avec elles, c'est mon cœur qui se mit à battre le rythme de manière trop précipitée, anarchiques triples croches qui succédaient à des demi pauses qui me laissaient craindre un infarctus. Oh ce n'était rien de tout ça. Rien de grave. Juste des souvenirs... une vieille rengaine qui nous chantait à m'en faire pleurer. ça faisait comme ça...

right from the start you were a thief you stole my heart; and I, your willing victim, I let you see the parts of me that weren't all that pretty. And with every touch you fixed them.

aout 2009 Avez-vous jamais ressenti au fin fond de vos entrailles cette brûlure un peu suspicieuse qui vous hurlait votre anormalité? Probablement pas, et c'est tant mieux pour vous. J'ai longtemps cru que cette douleur qui me dévorait de l'intérieur était commune à tous les êtres humains, dommage collatéral d'une vie en société qui, au fond, était plus nécessaire que consentie, acquise et non innée. J'avais tort. Je l'ai su en grandissant, en vous voyant grandir, en remarquant les verres d'alcool à vos mains, vos rires cinglants et mes pleurs apeurés pour les mêmes raisons. Votre folie dérangeante, ma folie maladive, vos extravagances les plus honteuses, mes bizarreries gênantes. Inadaptée. À la manière d'une conscience autiste, je me sentais hors du monde, au point que j'eus le sentiment d'en sortir à l'adolescence pour ne plus m'y accrocher que par les quelques personnes auxquelles je tenais -cela incluait, à l'époque, ma sœur et mes personnages de roman favoris. En grandissant, ça aurait dû s'arranger, c'est ce qu'on disait. ça a mis du temps à s'arranger: "sois toi-même, peu importe ce que les gens disent". Sting m'a confortée dans ce en quoi je croyais dur comme fer mais le problème, c'est que c'est plus facile à dire qu'à faire. Résultat, je n'aurais jamais vraiment osé espérer trouver quelqu'un. Mon quelqu'un, vous voyez? Celui-là, celui-là qui me comprendrait ou, mieux encore, accepterait de ne pas toujours me comprendre. Celui-là seul qui aurait les mots justes pour me réconforter -et quand je les connaissais trop précisément pour en tolérer des synonymes, ce n'était pas évident. Alors je l'ai attendue. Sagement. Sans l'attendre. J'attendais que le temps passe, surtout, que ça passe... que je passe. Jusqu'à ce que mes yeux clairs aient la chance de croiser son rictus amusé, ses pupilles bienveillantes et sa gueule d'ange. J'étais aux anges -il était le mien. « Non non non, ça va pas, je ne peux pas rester là. » Je me défis rapidement de son étreinte, collant mon dos au canapé dans le but d'y probablement disparaître. Nous étions ensemble depuis un mois et j'avais déjà l'impresison de lui avoir laissé entrevoir plus que je n'aurais voulu. J'avais encore peur, je savais encore combien je n'étais pas acceptable et combien, de fait, il était plus prudent de lui laisser voir ces parts de moi qui étaient à peu près normal. Mais il voyait plus -et je le laissais voir plus. Tout le temps. C'était ses yeux, vous voyez... le miroir de son âme qui me criait sa pureté à chaque fois que je croisais son regard. Et que voulez-vous faire contre cette innocence bienveillante, au juste? Il n'y a rien à faire, je vous le dis. Tout ce que j'entendais c'était ma pompe aortique frapper contre mes cotes dans une musique dont les paroles clamaient que j'étais sienne. J'étais sienne. « Tu... tu vois quelqu'un d'autre? » Pensait-il réellement que c'était possible? j'étais sienne. Peut-être ne le lui disais-je pas assez... ne le lui lui montrais-je pas assez. Il me disait qu'il comprenait tout à fait le fait que j'aie besoin de temps, mais après tout il y avait de quoi ne pas comprendre. « Quoi? Non, non, bien sûr que non Milan. » Affirmai-je en secouant vivement la tête. J'aurais bien ajouté que je tenais trop à lui pour ça, mais il me semblait déjà qu'il volait mon cœur avec trop de facilité, de par le fait que je lui laissais voir tout ce qu'il y avait de pas très beau à voir en moi. « C'est juste que, hum... comment dire... » Il fallait que ça sonne juste, que ça sonne beau. Il allait probablement rire ou, pire, me regarder avec cet air un peu incrédule que j'avais croisé des centaines de fois. Aussi décidai-je d'ignorer son regard posé sur moi, de me concentrer sur le sol plus que je ne l'aurais naturellement fait, dans le but de ne pas voir ce que je ne voulais pas savoir. J'aurais probablement eu tort de vouloir voir la vérité, que Milan était imparfait -si tel était le cas- et pourtant je souhaitais plus que tout continuer de croire qu'il l'était. S'il s'agissait d'une illusion, j'entendais m'en bercer. Après tout, je n'étais pas à une tare psychique près. Il était rassurant; l'idée seule que j'avais de lui était rassurante. Je ne voulais pas qu'elle disparaisse si brusquement, juste parce que je me confiais un peu plus à lui. Jusqu'où pouvais-je me confier, d'ailleurs? Il y aurait probablement un jour où il me regarderait en me jugeant, je ne pouvais pas me dévoiler à l’infini. Pour l'instant j'aimais trop ses bras pour envisager de réaliser que j'avais tort de m'y trouver. Aussi décidai-je que je ne le regarderais pas lorsqu'il réagirait à l'énonciation de mon trouble. « On n'a pas encore fait la vaisselle, ce qui veut dire qu'il y a des plats... des plats sales dans ton évier, il faut absolument qu'on les lave. » Eh merde, je le regardais. Je m'étais jurée d'y parvenir et, désormais, c'était contre moi que je jurais, contre ma faiblesse mentale et contre mon désir de me protéger plutôt que de profiter un instant de ma vulnérabilité... Je sentais ma gorge se serrée, honteuse, réalisant que j'étais de plus en plus ridicule. « Hey, hey, je comprends, sincèrement! c'est rien, viens-là. » Me reprenant dans ses bras, Milan déposa un baiser sur mon front qui eut pour immédiat effet de m'apaiser. C'était vrai, qu'il comprenait, je le voyais dans ses yeux... dans tout ce qu'il était. Ma perfection. « Tu laves et j'essuie? » son léger rire amusé m'arracha un sourire reconnaissant: il savait me faire cesser de m'angoisser et mieux encore, il savait me faire rire. Cet homme avait un pouvoir formidable en ce sens qu'il n'était pas seulement capable de stopper mes dysfonctionnements: il savait me réparer.

now you've been talking in your sleep, things you never said to me, tell me that you've had enough of our love.

mai 2013 Milan et moi avions commencé à vivre ensemble en mai 2010 et avions déménagé dans une maison de banlieue en août 2011. Je vais vous décrire cette colocation assez simplement: parfaite. J'étais tout bonnement aux anges, j'aimais nos vies, j'aimais mon petit ami, j'aimais parler du futur avec lui et jamais je n'avais tant aimé mon présent. Pour tout dire, je ne me souciais même plus du passé -et c'était un grand pas en avant pour la troublée que j'étais.
Et tout s'est effondré. C'est venu, comme ça. D'abord un sentiment de tristesse et puis plus rien. C'était bien ça, je ne ressentais plus rien. Ce que j'avais d'abord pris pour une légère baisse de moral due à une anomalie hormonale qui passerait bien rapidement s'est avéré être une faille au fin fond de mon cœur, un bug système viscéral qui avait cela de vicieux qu'il était insidieux. Vous savez, ça a commencé par une petite nostalgie, pas bien inquiétante. J'avais eu d'autres moments de doutes, en pagaille, même. Seulement j'avais le sentiment de ne seulement plus parvenir à sourire à force de me sentir si... fade. Insipide. Vide. Une nuit, je compris que tout allait s'arrêter. Cette nuit là, j'ai cru que ma vie se terminait. Pourtant, tout était normal en apparence: je fis un énième cauchemar, le septième depuis le début de la semaine -on était dimanche. C'était toujours pareil, une douleur lancinante même dans mon sommeil. Une angoisse voilée, une sorte d'anxiété qui oscillait entre le pathos et l'apathie. Résultat, je me réveillai dans un sursaut, en criant, me redressant si subitement que Milan ne put lui-même que cesser de dormir. Et comme d'habitude, il tenta de me réconforter. « Heath? Mon ange, ça va? » J'eus un mouvement de crispation en l'entendant m'appeler de la sorte. Je me sentais tout sauf angélique. Je me sentais indigne d'un tel surnom, incapable seulement de désirer en être digne. Je n'étais plus rien, je ne pouvais pas être son ange; c'était trop, c'était trop faux, ça gâchait tout ce qu'on avait été -on n'était plus rien. « Oui, j'ai juste fait un cauchemar. » Peut-être par souci de survie, je commençai à m'extirper des couvertures dans le but d'aller terminer ma nuit sur le canapé; c'était plus calme, c'était plus original, j'y respirerais mieux. « Viens là. » Milan s'était approché de moi et cherchait à me prendre dans ses bras. Comme d'habitude. Il voulait me réconforter, et je savais combien ses intentions étaient bonnes. Mais ça ne marchait plus. ça avait toujours marché, il avait toujours su trouver les quelques mots seuls qui pouvaient assécher mes larmes, les seuls qui pouvaient m'envelopper de cette sorte de protection indéfectible donc il avait le secret. En me souvenant combien il me semblait facile, auparavant, de me rendormir après un moment difficile simplement parce qu'il était là, je sentis mes yeux s'humidifier. Je ne voulais plus qu'il soit là. Lorsqu'il effleura mon épaule, je me relevais brusquement. « ça va, je te dis. Je vais dormir sur le canapé. » Le regard que me lança mon petit ami me fendit le cœur -un peu plus, j'entends. Il était incrédule, perdu. Il y avait de quoi l'être. « Quoi? Heather, attends, faut qu'on parle. » Parler de quoi, au juste? Je ne pouvais pas en parler. Qu'est-ce que j'allais lui dire? Oui, je t'aime du fond du coeur, mais en même temps je te hais. Non, plutôt, tu me rends indifférente. Pourquoi? Aucune idée. J'étais prisonnière de mes pensées, esclave de mon âme, amoureuse au point d'en crever, suffocante comme s'il m'étouffait. C'était ça: je l'aimais trop. Il m'aimait parfaitement. J'étouffais d'avoir besoin de lui pour respirer, j'étouffais de cet oxygène qu'il était le seul à pouvoir m'apporter. « Qu'est-ce qu'il y a? » Il n'y avait rien, justement. « Je t'ai dit, j'ai fait un cauch... » « NON, non putain! C'est pas ça le problème! ça fait un an que c'est ta propre vie qui est un cauchemar, je comprends pas Heather! » S'il croyait que je comprenais... je pire, c'est que je n'arrivais pas à pleurer. Je n'en avais pas envie et en même temps j'en crevais de besoin. Ni sourire, ni larmes. J'étais un fantôme. Un fantôme qui pleurait parce que la biologie le lui ordonnait mais qui ne ressentait plus la tristesse que comme un ras-le-bol d'être triste. « Laisse-moi tranquille Mill, s'il te plait. » J'étais debout, prête à partir, espérant qu'il me laisserait faire. Juste pour ce soir. Il n'avait pas l'air d'accord. « Je te laisserai jamais "tranquille" si ça veut dire te laisser tomber. » Oh bon dieu, comment faisait-il? Je sentis mes membres se crisper un à un, semblant vouloir s'auto-consumer, se rétracter au point de me laisser disparaître parce que, au fond, c'était la seule solution. Plus de lui, trop de lui, je n'avais plus ma place nulle part que dans le quasi néant d'un espace vectoriel à zéro dimensions. J'avais laissé Milan attraper ma main, comme je ne l'avais plus laissé faire depuis longtemps. Rien que ça... je voulais partir et dans le même temps, j'aurais été détruite de savoir qu'il ne me retenait pas. Ce n'était même plus naturel, qu'il me prenne la main. D'ailleurs, il l'avait attrapée en demi-secret, doucement, subtilement, dans l'espoir encore un peu naïf que je ne remarque pas ses doigts entrelacés aux miens et que, de fait, je ne refuse pas leur présence. « Je comprends pas Heather. Tous ces projets d'avenir, les enfants... c'était notre rêve, j'ai l'impression que ça te rend malheureuse, maintenant. » Pas la psychanalyse, non. Pas maintenant, pas tout de suite. Jamais. « Je veux juste aller dormir sur le canapé. » Je retirai vivement mon bras de sa frêle étreinte, sortant finalement de la chambre. J'avais réussi à me passer de mon psychologue et de ses cachets, ce n'était pas pour que Mill prenne le relais... comme si c'était pareil. Je croyais avoir mis fin à la conversation mais il me suivit dans le salon. J'étais fatiguée, biologiquement et psychiquement, je voulais juste qu'il le comprenne; il fallait qu'il me laisse. « Mais non! Non, Heather, je veux pas que ça se passe comme ça, ne nous abandonne pas comme ça, s'il te plait! » Je me sentais terriblement faible, incapable de me battre pour ce qui avait naguère tant compté. Je ne voulais plus le laisser me voir, me savoir: il était plus ma force, il était ma plus grande vulnérabilité. Et Adèle l'avait bien chanté: no I won't, let you, close enough to hurt me... sauf qu'il ne voulait pas me blesser, au contraire. C'était moi qui me détruisait, il fallait que je parte en croisade contre mon être et je ne m'en sentais pas la force, pas la volonté. « Je t'aime Heather, on va se battre, on va y arriver. » Lui aurait pu se battre pour deux. Moi je ne savais plus me battre pour moi. Aussi haussai-je une épaule nonchalamment, le regard fuyant, incapable d'affronter ses pupilles bienveillantes et protectrices qui me laissaient bizarrement croire en l'avenir, comme si je m'en privais volontairement, comme si entrevoir l'espoir aurait été plus douloureux encore que de me sentir désespérée. Et ce que je pouvais en avoir marre, de ressentir tout et son contraire... c'était probablement ça, ne plus rien ressentir. Aussi restai-je silencieuse, incapable de lui répondre que je voulais me battre, incapable de le penser, incapable de l'aimer. Et il était pourtant encore la chose à laquelle je tenais le plus; mais je n'en pouvais plus. « Tu m'aimes plus, c'est ça? » Pourquoi fallait-il qu'il demande ça? Par pitié, ne demande pas ça... Je ne voulais pas lui dire que je ne l'aimais plus, c'était totalement faux. Je ne pouvais pas lui dire que je l'aimais encore, c'était totalement faux. Et je m'en voulais. Entendre sa voix floutée par le poids des larmes qu'il retenait avec difficulté me rappela que j'étais encore capable de ressentir de la peine, de l'empathie, une envie certaine de me jeter dans ses bras... à cela près que j'avais l'impression que cela me détruirait plus qu'autre chose. « S'il te plait... » ma voix était douce, presque inaudible; j'avais machinalement croisé mes bras sur mon torse, comme pour me prémunir de sa tristesse, qui rendait douloureux un coeur dont je pensais ne seulement plus disposer. Il fit demi-tour, acquiesçant d'un air résigné et pourtant presque rancunier. Je fermai mes paupières, désolée de tant le faire souffrir, désolée de souffrir sans être capable de le dire.

J'avais été debout, prête à partir, espérant qu'il me laisserait faire. Juste pour ce soir. Il me laissa partir mais ordonna de moi que ce fût pour toujours.

i'm sorry i don't understand where all this is coming from. i thought that we were fine: your head is running wild again my dear, we still have everything, and it's all in your mind.

you've been having real bad dreams, used to lie so close to me. there's nothing more that empty sheets between our love.

just give me a reason, just a little bit's enough. just a second, we're not broken just bent, and we can learn to love again. it's in the stars, it's been writen in the scars of our hearts, we're not broken just bent, and we can learn to love again.
30.06.14 Tant pis si j'étais faible, tant pis si ça ne voulait rien dire. J'étais seule, dans un lit froid, angoissée au possible. Maintenant je ressentais, maintenant j'avais mal, maintenant je riais sans m'y forcer. Je n'étais pas heureuse pour autant mais j'étais indépendante: ma capacité à être socialement normale ne dépendait plus de la quantité de médicaments que je prenais, ma psychologue était plutôt optimiste, je me contentais de ses conseils pour aller mieux, sans passer par un traitement chimique, dont la réduction progressive avait permis à mon cerveau de se réadapter à mon âme un peu cabossée. Maniaque, oui. Toquée, moins. Heureuse pas tout à fait, mais capable de sentir la tristesse avant de sentir la lassitude -et pour ça j'étais guérie.

Pourtant pas guérie de lui.

Nerveusement, je tirai les couvertures hors de mes formes couvertes par une chemise de nuit d'été, laissant mes jambes tomber sur le côté du lit dans le but de m'en extirper une bonne fois pour toute. J'avais trop peur, là, seule. Peu m'importait que je sois ridicule: je ne l'étais jamais dans ses yeux, pas même quand je l'étais objectivement. Me servant de mon baladeur comme d'une lampe torche, le laissant siffloter sa chanson sur mes tympans, je marchai vers la porte de ma chambre, dans cet appartement acheté sur plan -acheté sur les plans que Jamie avait pour un futur qu'elle n'aurait pas l chance de construire. Elle me l'avait demandé: je devais construire le mien. J'avais beau me répéter qu'il fallait que je passe à autre chose, c'était dans les bras de Milan que je le voyais. Aussi allai-je jusqu'à sa chambre, toquant trois petits coups secs en attendant d'entendre une voix, étouffée par le sommeil dans lequel elle était jusque là plongée, me dire d'entrer. Ce que je fis. « Je suis désolée, j'ai... j'ai peur. » Ce n'est que lorsque je reniflai discrètement que je réalisai combien j'avais l'air d'un enfant perdu, et comme j'étais anormal. C'est lorsqu'il se décala légèrement en se redressant sur son lit que je réalisai que pour lui je ne l'étais pas. Il m'enveloppa de ce regard si rassurant et bienveillant qu'il me fit fondre; entre nervosité quasi-palpable et douceur extrême, il tendit un bras vers moi. Aussi avançai-je jusqu'à attraper sa main. Et mon cœur implosa. Fondit. Sursauta. Et j'eus besoin de son étreinte plus que jamais, de sa voix comme si ma vie en dépendait. Je respirai difficilement du fait des battements anarchiques et illogiques qui pulsaient mon sang, suivant son geste pour grimper à ses côtés dans le but d'engouffrer ma tête au niveau de son cou, de laisser ses bras m'envelopper contre lui. Je crois que je tremblais. Je crois que lui aussi. J'aurais arrêté le temps si j'en avais été capable, parce que je ne m'étais pas sentie aussi bien depuis des années. Bon dieu, il était tout. Il était mon tout. « Merci... » C'était plus facile de l'aimer la nuit. C'était plus facile de lui dire que j'avais peur, qu'il me manquait, que je souriais par sa faute seule, que je lui appartenais encore pour l'éternité. Seuls dans un appartement qui n'était pas le nôtre, il était plus commode de nous éviter en journée, éblouis par un soleil qui nous révélait trop que derrière des volets clos qui laissaient à peine passer la lumière des éclairs. Je ne lui disais pas encore tout ce que je ressentais, je ne le lui montrais qu'à moitié. En journée je savais combien il était nécessaire de le tenir à distance, ce soir je m'oubliais à la nécessité d'être avec lui. « Qu'est-ce que tu écoutes? » Son murmure m'extirpa de mes pensées alors que je réalisais tout juste que j'avais toujours mon baladeur devant moi. J'en pris l'écouteur que je n'utilisais pas et, levant le visage vers lui, verrouillant mes yeux dans les siens, j'allai le poser sur son oreille. Un sourire lent et vif à la fois étira ses commissures, alors que ses yeux se brouillaient d'espoir, ou peut-être même de joie. Là, tout contre lui, je parvins presque à sentir le frisson qui remonta le long de sa colonne vertébrale. En rythme, en chuchotant, il conclut avec la musique. « ...not broken just bent. and we can learn to love again... »

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