Error… Bloup… Bloup… Bloup ! Attention, attention… Je clique, de droite et gauche, je crois que je vais finir par éclater le bouton du pavé de mon ordinateur portable. Je ne sais pas bien de fenêtres sont ouvertes ; puis mon écran et bleu. Juste bleu. J’ouvre la bouche, de la hauteur de Kilimandjaro. Mon article vient de volatiliser. J’éteins, je rallume. Windows, puis c’est de nouveau l’océan. Mon cœur tambourine, c’est définitif. Je déteste nager. Surfer sur le net, putain moi je me noie. Je claque mon ordinateur, je le prends sous le coude je sors de chez moi en trombe. Frappe chez le voisin, lui explique brièvement ma situation dramatique, j’exagère un peu. C’est surtout que j’ai la flemme de retaper mon article, mais aussi parce que j’ai bon nombre de photos de stars d’Hollywood stockés dans mon ordinateur, des photographies personnelles y compris de photos de ma pauvre mère.

Le voisin m’oriente chez une jeune femme, il parait qu’elle aurait bricolé sa console. Elle s’y connaît bien. On allait voir cela tout de suite. Je me dirige vers son appartement, à pas de loup. Au travers du bois de la porte ; j’entends une mélodie. Une guitare sèche et une voix d’ange. Envoûtante sirène. J’attends un peu, je suis un peu moins en colère envers mon ordinateur ; de toute façon qu’est-ce qu’on y peut. L’informatique c’est du chinois ; pourtant je suis capable de me servir d’appareil photo aussi aiguisé d’une arme de snipper pouvant prendre des photos jusqu’à 300 mètres. Mais voila ; l’ordinateur c’est une belle saloperie à mes yeux, mais un outil indispensable. Très utile quand ça veut bien fonctionner. Je frappe. La voix cesse brutalement. J’attends. C'est long. La porte s’ouvre enfin. Je vois sa gueule d’ange. Elle est magnifique, mais très jeune. Et alors ? Suis-je un vieux crouton ? J’avais peut-être le double de son âge à vrai dire même si je n’en avais pas forcement l’air. J’n’aime pas vieillir ; j’ai l’impression que l’on est catégorisé. C’est dans le mental j’en suis persuadé.

Elle me regarde, je ne manque pas d’audace. Je vois bien que je la dérange. « Salut, j’ai un problème avec mon pc. » Je n’attends pas qu’elle réagisse, me claque la porte au nez (je déteste ça). J’impose un peu mon pied pour éviter ce genre de désagrément, j’empiète sur son territoire. Je m’en fiche, je lui souris. Je sors de ma poche trente dollars que je lui tends « Ton prix sera le mien, ça urge un peu sans vouloir te mettre la pression... » Je ne sais pas si l’argent l’attire, c'est un étudiante aprés tout et ces gens là manquent toujours d'argent. Avec trente dollars elle s'acheterai une belle robe. Je veux qu’elle abandonne tout ce qu’elle faisait pour mes beaux yeux. J’ai vraiment besoin d’un ordinateur fonctionnel dans l'immédiat. J’ignore pourquoi il déconne ; il me faut une solution rapide. Je lui adresse une moue assez désespérée ; je suis plutôt bon comédien ; mais il y a un peu de vrai cette fois dans mon caprice. Je sais qu’il y a des professionnels pour ça, je doute qu’ils puissent me le réparer avant ce soir. Elle est un bel espoir à cet instant. Je suis suspendu à ses lèvres ; à sa réponse.